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Competition Policy

Les aides d’État pendant la pandémie

Témoignages d’Européens ayant reçu des aides publiques pendant la pandémie de Covid-19

Introduction

La Commission européenne veille au respect des règles en matière d’aides d’État afin de s’assurer que le soutien que les pays de l’UE accordent aux entreprises, quelle que soit leur taille, ne leur confère pas un avantage indu ou ne perturbe pas le marché intérieur. Le 19 mars 2020, moins d’une semaine après que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré l’Europe comme étant un foyer de la pandémie de Covid-19, la Commission a approuvé un encadrement temporaire des aides d’État destiné à rendre les règles plus souples pour les entreprises ayant besoin d’un soutien en raison de la crise provoquée par l’épidémie. Compte tenu de l’incertitude des perspectives à la mi-mars 2020, l’encadrement temporaire a été conçu comme un instrument flexible, capable de s’adapter à l’évolution de la situation. Cliquez ici pour en savoir plus sur l’encadrement temporaire et ses modifications.

Isa

Isabel La Guardia et Raul Ibañez gèrent Divers Cabo de Palos, un centre de plongée près de Murcie en Espagne, depuis 2016. Ils se préparaient pour la saison qui devait débuter à Pâques lorsque l’Espagne a été confinée, le 14 mars 2020. Ils ont dû suspendre toutes leurs activités et fermer le centre.

Le centre Divers Cabo de Palos était une entreprise saine. Il avait simplement besoin d’un soutien financier pour rester à flot pendant la durée du confinement. Le soutien accordé a pris la forme d’un prêt à des conditions extrêmement favorables, au titre du premier régime-cadre espagnol autorisé par la Commission européenne le 2 avril 2020. Nous avons demandé à Isabelle de nous raconter la suite.

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Isabel La Guardia and Raul Ibañez

Isabel La Guardia et Raul Ibañez en plongée au large de Cabo de Palos, en Espagne 

En quoi le soutien que vous avez reçu vous a aidé pendant la crise?

À la mi-mars, nous nous sommes soudainement retrouvés à l’arrêt, sans rentrées financières. Nous ne pouvions même pas prévoir de date de réouverture. Nous avons donc souscrit un prêt pour nous aider à maintenir notre centre de plongée opérationnel. Le prêt ne couvrait pas tous les coûts que nous devions supporter alors que nous n’avions plus de clients, mais nous avons réussi à tenir jusqu’au 13 juin, date à laquelle nous avons pu reprendre nos expéditions de plongée.

Comment vous êtes-vous adaptés à cette nouvelle normalité depuis que la région de Murcie a progressivement levé les restrictions liées à la Covid-19?

Nous avons été autorisés à rouvrir, mais en prenant des précautions. La signalisation mise en place dans notre centre de plongée aide notre personnel et nos clients à garder les distances de sécurité. Sur le bateau, nous n’enlevons nos masques de protection que pour mettre nos masques de plongée. Toutes les opérations que nous devons effectuer sur terre après une plongée prennent beaucoup plus de temps. Dans la pratique, notre centre tourne aux deux tiers de sa capacité. C’est difficile, mais nous ne baisserons pas les bras. Selon nous, il n’y a rien de plus sûr que la plongée. Sur la terre ferme, nous ne pouvons pas nous serrer dans les bras, mais en plongée si! Et nous le faisons, car c’est sans risque.

 

Jan

Le 3 avril 2020, la Commission européenne a autorisé un régime néerlandais de 23 millions d’euros au titre de l’ encadrement temporaire. Il s’agissait de la première décision relative à une aide d’État néerlandaise liée à la Covid-19. Étant donné que de nombreuses personnes âgées et personnes nécessitant des soins médicaux ont dû rester chez elles en raison de la pandémie, le gouvernement néerlandais a décidé d’allouer des subventions aux prestataires de soins afin de les aider à soigner les patients chez eux et à distance, en particulier au moyen d’applications de santé en ligne. Nous avons demandé à Jan Leunis de Beij, directeur d’Omring, de nous aider à mesurer les retombées sur le terrain du contrôle des aides d’État par la Commission et des subventions accordées par le gouvernement néerlandais. Omring fournit des soins de santé généraux, un soutien et des soins infirmiers spécialisés, à domicile et dans des résidences, en Frise-Occidentale, en Hollande-Septentrionale et sur l’île de Texel.

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Jan Leunis de Beij

Jan Leunis de Beij dans son bureau à Hoorn, aux Pays-Bas

En quoi les subventions du gouvernement ont-elles changé les choses?

Nous avons dû réagir rapidement à la crise et il était essentiel qu’un financement soit mis à notre disposition en très peu de temps. Grâce aux subventions, nous avons pu donner immédiatement de 80 à 100 tablettes numériques à nos patients à domicile, ce qui nous a permis de mettre en place un système de support numérique et d’assistance par vidéo. Grâce à cet équipement, nous avons même pu effectuer des mesures à distance. En outre, nous avons remarqué que de nombreux malades de la Covid-19 continuaient à ressentir de la fatigue longtemps après leur sortie de l’hôpital; nous avons donc utilisé une partie du financement pour réorganiser les soins post-corona. Enfin, les subventions nous ont permis d’engager le personnel supplémentaire dont nous avions besoin pour le projet et les soins.

Comment la pandémie de Covid-19 a-t-elle modifié votre pratique de soins à domicile? Comment décririez-vous l’avenir des soins de santé à domicile après la pandémie?

Nous avons réduit les contacts avec nos patients de 20%, tout en veillant à ce qu’ils reçoivent les soins dont ils ont besoin. Nous avons créé deux itinéraires pour les équipes de soins à domicile, en séparant celles qui s’occupent des patients contaminés des autres. À l’avenir, et indépendamment de la Covid-19, nous sommes convaincus que les soins de santé seront de plus en plus étayés par les nouvelles technologies d’information et de communication (TIC). La technologie nous permettra de transférer davantage de patients depuis les hôpitaux vers leur domicile et de surveiller leur santé à distance. Les soins à domicile compléteront de plus en plus les soins de première ligne dispensés par les généralistes. Cette évolution garantira des soins de santé plus rapides et de meilleure qualité et nous aidera à répondre aux besoins du vieillissement de la population européenne.